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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 02:15

Le but sera ici d'expérimenter par nos propres moyens les étapes de fabrication d'une telle fibule, du modèle à la fonte.

 

Spécificités de l'imitation:

Pour des raisons de compétances, mais aussi de moyens techniques, quelques petites choses ne seront pas respectées (une autre version, avec véritables grenats et au plus proche du modèle, est à l'étude),

- les grenats, qui sont remplacés par de la résine synthétique,

- la matière: l'argent sera remplacé par de l'étain, qui malheureusement perd sa dorrure superficielle lors du polissage final,

- les paillons d'or (argent?) sous les tablettes, qui sont remplacés par des paillons de métal doré, à décor de type quadrillage octogonal fin plutôt qu'à typde de quadrillage/losanges irréguliers,

- le systèle de fixation, qui est hors de ma portée,

- les méthodes de fixation des paillons et grenats d'origine, non étudiées et assez obscures pour le moment semble t-il.

Le tout sera d'avoir un petit bijoux imitant un original pour cette fois, qui passera pour une reproduction au plus proche et au moindre coût lors de nos animations.

 

Très bref résumé sur le bijoux d'origine:

Ce type de fibule, dite "thuringienne", fait partie du groupe à "quatre boutons", encore appelé groupe "Weimer / Arcy-Ste-Restitue".  Prenant place aux V° et VI° siècles, elles sont depuis longtemps classées dans le groupe des "Fibules Thuringiennes", de part leur fréquence en Allemagne (Thuringe et Harz).

L'original provient de Picardie : << Paire de fibules ansées digitées en argent doré >>, dans la sépulture n°273 de Nouvion en Ponthieu, qui se rapporte au dernier tiers du V° siècle.

Pour l'interprétation sociale et ethnique es ces bijoux, je vous renvoit à la bibliographie abondante sur le sujet, tout comme pour ce qui est de la mise en forme des grenats, des paillons,...

 

L'un des originaux: 

 

 original_01-copie-1.JPG

 

original_03-copie-3.JPG

 

 

 

 

La fabrication de l'imitation:

 

J'ai tout d'abord reproduit cette paire de fibule en pâte FIMO, afin d'avoir à moindre frais un rendu visuel s'approchant de la sépulture sans non plus entraver les réalisations des deux autres sépultures que je poursuit.

Ainsi, ce sont ces deux modèles qui m'ont servit de base pour un moule en une pièce dans de l'argile. Dans ce moule, une fois durcit, on vient y verser de la cire naturelle liquide, afin d'avoir un modèle ayant déjà les principales formes de l'objet:

 

01.JPG

 

Ensuite, il faut passer de longs moments à retravailler le modèle, ici à mi-chemin: les logettes ont étées creusées, et les principales décorations sont en place. Il reste encore du travail pour arriver à un niveau acceptable..

 

02.JPG

 

Une fois la pièce assez détaillée à mon goût, elle est mise dans un moule fait de plusieurs couches de "barbotine" (argille, brique, crottin séché, ..) et entouré d'un moule d'argile. 

Ce travail a été réalisé conjointement avec notre membre Aurélien Blot, qui s'est chargé du mélange et de la coulée.

Au résultat, une petite déception peut - être: la barbotine aurait dùe être plus fine: la plupart des détails ont sautés..

03.jpg

 

Vient alors (hélas!) le temps de retravailler la pièce. L'étain est assez facile à retravailler, en comparaison d'autres métaux ou alliages bien plus durs, mais une grande partie de  cette peine (et la dorrure superficielle au souffre) auraient pù êtres épargnées. Quoi qu'il en soit, cette étape finie comme je l'ai pu, je place les paillons, avant de couler la résine:

04.JPG

 

05.JPG

 

Le résultat final n'est pas, et de loin, comparable à l'original, mais on ne peut que s'éméliorer!

L'objectif principal est pleinement accompli, lui: avoir un produit final et toutes les étapes à présenter lors d'animations archéologiques mérovingiennes, avec un objet que tout le monde pourra manipuler sans craindre de trop pour sa valeur intrinsèque.

 

Un grand merci à Aurélien pour ses conseils et son aide, et sans qui toutes les étapes nécéssitant un lieu en extérieur n'auraient pas étés réalisables.

 

Bibliographie sommaire:

- P.Périn, T.Calligaro et C.Sudres: << A propos du "trsor de grenats de Carthage", attribué à l'époque Vandale", antiquités nationales t.40, 2009;

- P.Périn, T.Calligaro, F.Vallet et JP. Poirot: << Contribution à létude des grenats mérovingiens de la basilique de St-Denis et autres collections du Musée d'Archéologique Nationale, diverses collections publiques et objets de fouilles récentes>>, antiquités nationales tome 38, 2006-07;

- D. Quast et U.Schussler: << 2tude minéralogique des grenats dans l'artisanat cloisonné Mérovingien>>, 

- D.Piton, << La Nécropole  de Nouvion en Ponthieu>>, Dossiers archéologiques, historiques et culturels du Nord et du Pas de Calais N°20;

- H.Ament:  << Le réemploi des gemmes antiques aux temps Mérovingiens>>, Germania 69/1999/2;

- G.Grassin: << Le travail des gemmes au XIII° siècle dans la Doctrina Poliendi pretiosos lapides>>, cahiers de civilisation médiévale N°166, année 42, 1999;

- H.W. Böhme, << Les Thuringiens dans le Nord du Royaume Franc>>, Revue Archéologique de Picardie N°3/4-1988; Germania 78/2000/1;

- B.Arrhenius, << The Beliefs behind the use of polychrome jewellry in the Germanic Aera>>, "De l'âge du fer au haut moyen âge, actes des tables rondes de Longroy", 1998-99, tome XV des mémoires publiées par l'Association Française d'Archéologie Mérovingienne.

 

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